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Inondations : les agriculteurs sous l’eau face aux changements climatiques

Les inondations et tempêtes n’épargnent pas Camille Dezecache, maraîcher dans le Pas-de-Calais. Il doit repenser son exploitation pour s’adapter mais comme beaucoup, il réclame l’aide des pouvoirs publics.

Crédit : Dorian David. Montage : Aurore Neyrat

Camille Dezecache est maraîcher dans le Pas-de-Calais. Après des années à travailler comme chercheur en sciences de l’environnement, il a décidé de devenir agriculteur. Installé depuis 2021 dans le village de Balinghem, son exploitation a subi des dégâts considérables à deux reprises : après la tempête Eunice en février 2022 et les inondations en novembre 2023 qui ont touché une grande partie du Pas-de-Calais.

La question du drainage de l’eau

Pour se protéger des futurs aléas liés aux conséquences des changements climatiques, Camille explique que la marge de manœuvre des agriculteurs est limitée. Chez lui, de nouvelles serres ont par exemple été installées derrière une haie d’arbres de façon à réduire leur exposition au vent. Mais pour les inondations, il n’y a rien à faire. 

Pour éviter de nouvelles catastrophes, il faudrait remettre à jour le système de drainage de l’eau vers la mer. « Pour les décennies à venir, on a les moyens techniques mais ils sont coûteux », affirme le maraîcher. La question stratégique reste l’évacuation de l’eau vers la mer. Aux Pays-Bas, il existe un système de pompes permettant d’accélérer le mécanisme.

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« Il ne faut pas oublier que les problèmes de fond restent le réchauffement climatique et l’artificialisation des terres », indique Camille Dezecache. L’avenir des agriculteurs et agricultrices installées en zone inondable est donc entre les mains des pouvoirs publics. « On espère qu’ils agiront dans le sens de l’efficacité et de la rationalité économique et environnementale. Il ne faut pas oublier que les problèmes de fond restent le réchauffement climatique et l’artificialisation des terres », conclut Camille.


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