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“Dans star wars et star trek, à bord des vaisseaux du futur, il y a toujours des humains” 

Madeleine de Blic et Arthur Carn

Dans la marine marchande, l’automatisation prend une place de plus en plus importante. Malgré cela, à bord des navires, les marins sont convaincus qu’ils auront toujours leur rôle à jouer dans l’acheminement des marchandises. Certaines photos ont été modifiées afin que les noms des compagnies n’apparaissent pas.   

Pour vous mettre dans l’ambiance, écoutez la capsule sonore du reportage.

Au Havre, des dizaines de milliers de boîtes métalliques venues des quatre coins du monde sont chargées et déchargées du porte-conteneurs : une routine pour les marins, embarqués pendant près de dix mois.
« Chef mécanicien », « second machine », «cadet », : à bord, c’est d’abord par son rôle et son grade que l’on se présente, le prénom vient après.
Prendre la mer, c’est vivre en autarcie entre deux escales. Une situation imposant une gestion minutieuse
des vivres, et encore plus des produits frais : il en va de la santé des marins.
Un terrain de basket-ball grandeur nature surplombe le toit du navire. Des tournois sont parfois organisés pour décompresser… quand le ballon n’est pas passé par-dessus bord.
Scruter l’horizon, respirer les gaz des machines, se faire brasser par les vagues : vivre en mer sollicite sans arrêt les sens.
Incendie, tempête ou objet à la dérive. Au large, le danger est omniprésent mais les secours sont absents. Alors dans ces situations extrêmes, tout l’équipage devient pompier ou sauveteur.
Rouge, jaune, bleu ou vert : il n’est pas compliqué de savoir à quelle compagnie appartient un conteneur.
En revanche, à bord, nul ne sait ce que contiennent ces grandes boîtes, dont l’équipage est pourtant garant.
« Dans Star Wars et dans Star Trek, à bord des vaisseaux du futur, il y a toujours des humains », plaisante le capitaine. La plupart de l’équipage en est convaincu,  l’avenir de la marine marchande ne se fera pas sans eux.
C’est en nombre restreint – une trentaine de membres au maximum – que l’équipage doit faire fonctionner le navire pendant plusieurs mois. Sur le pont, le capitaine et le second prennent les décisions.
« Carré équipage »  ou « carré des officiers », selon sa place dans la hiérarchie, le marin mange dans un espace particulier. Même hors du temps de travail, la hiérarchie structure la vie à bord.
L’équipage n’est pas maître des horaires : en cas de problème technique, de jour comme de nuit, cela doit être réglé – c’est une question de sécurité. Une journée de travail peut durer 14 heures.
L’isolement, la vie confinée et les conditions de travail peuvent peser sur la santé mentale. Surtout quand la géopolitique s’invite à bord : cet Ukrainien s’inquiète de l’arrivée d’un mécanicien russe.
107 mètres de long, cinq étages de haut. Sur ces géants des mers, l’humain est tout petit, pourtant il doit dominer la machine.
Les règles de sécurité étant devenues plus strictes, il est parfois difficile de sortir du port. Certains préfèrent rester sur le navire, quitte à ne pas voir la terre pendant des semaines.
Dans le ventre du navire, on pourrait presque oublier que l’on est en mer tant le décor ressemble à n’importe quelle usine. C’est en remontant les étages que de rares fenêtres apparaissent, permettant de voir l’horizon.

Madeleine de Blic et Arthur Carn

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